Chacun son haricot
D’un point de vue alimentaire, j’étais une enfant terrible. Mis à part les pâtes, le riz et les patates de mon papy©, je n’acceptais pas qu’autre chose fasse intrusion dans mon assiette. Surtout quand il s’agissait de verdure…
Depuis, j’ai évolué, fort heureusement. Les petits pois, les lentilles,… ça va mieux, et ça va même très bien, je vous en remercie. Mais pour ce qui est des haricots verts, ça, ça n’était pas un caprice de petite fille. A bientôt 20 ans, mon rejet est enfin crédible : encore aujourd’hui, c’est niet. Allez savoir pourquoi, ça ne passe pas et, apparemment, ça ne passera jamais. Peut-être dû à un traumatisme inconscient consécutif à une assiette pleine de cet affreux lombric végétal, à portée de fourchette pendant des heures… sans aucun résultat probant – si ma mère avait effectivement tenu parole (« tu ne sortiras pas de table avant d’avoir fini tes haricots »), j’y serais encore. Au bout de plusieurs années et autant de sombres tentatives, elle a renoncé à m’en faire. Définitivement.
J’étais sauvée. La torture venait d’être abolie. Aujourd’hui, tout va bien pour moi : Mister Bean est sorti de ma vie.
Anne-Charlotte B.